EFFET EXECUTIONS EXTRAJUDICIARES DE L’ OPERATION LIKOFI: LA GRANDE BRETAGNE A SUSPENDU SON AIDE FINANCIERE A LA POLICE CONGOLAISE / AFP

AFP 26/11/14)

La Grande-Bretagne a suspendu son aide financière à la police congolaise, après la publication d’un rapport accusant des policiers d’avoir assassiné ou fait disparaître plusieurs dizaines de personne lors d’une opération antibanditisme, ont indiqué mercredi des sources policières congolaises.
« On n’a pas été (informé) par écrit », mais la décision a été prise « suite à une réunion qu’ils ont eu avec le ministre de l’Intérieur » Richard Muyej, a précisé à l’AFP une de ces sources, le colonel Pierrot Mwana-Mputu, directeur de l’information de la police en République démocratique du Congo (RDC). Selon lui, cette réunion s’est déroulée « juste après » la publication, le 18 novembre, d’un rapport de l’ONG américaine Human Rights Watch (HRW) affirmant que la police avait tué au moins 51 jeunes hommes et adolescents, et fait disparaître 33 autres, lors d’une grande opération contre le banditisme menée dans la capitale de novembre 2013 à février 2014.
La coopération britannique voulait « avoir des précisions par rapport au rapport de Human Rights Watch » et « ils ont dit que, jusque-là, ils ne sont pas convaincus de (…) la version du gouvernement », a souligné le colonel Mwana-Mputu. Le DFID (Department for International Development), service de la coopération britannique, a suspendu son aide en attendant d’y « voir clair », a-t-il ajouté.
Le rapport de HRW sur l’opération policière, nommée Likofi (« Coup de poing » en lingala), a été dévoilé après un premier document publié en octobre par le Bureau conjoint de l’ONU aux droits de l’Homme en RDC (BCNUDH), qui établissait à 41 au minimum le nombre des victimes de cette opération (neuf exécutions sommaires et 32 disparitions). Jugeant l’étude onusienne « aussi malveillante que mensongère », le gouvernement a expulsé en octobre le chef du BCNUDH, Scott Campbell, avant de crier au « lynchage médiatique » après la publication du rapport de HRW.
Reconnaissant que l’opération Likofi n’a pas été exempte de dérapages, Kinshasa affirme que cinq policiers y ayant participé ont été condamnés pour meurtre et que la justice congolaise va continuer d’enquêter sur les allégations de HRW.
Le DFID est l’un des principaux bailleurs pour la réforme de la police congolaise. Dans le cadre de son programme quinquennal en RDC, commencé en 2009, il était prévu qu’il investisse 60 millions de livres sterling (environ 76 millions d’euros) pour divers projets visant à améliorer la police.
afp
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