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DONNONS UNE CHANCE A LA PAIX EN RDC!

DONNONS UNE CHANCE A LA PAIX !

DIALOGUE ENTRE CONGOLAIS ET SIGNATURE D’UN TRAITÉ INTERNATIONAL POUR LA PAIX: LA SEULE VOIE POUR RÉSORBER LA CRISE POLITIQUE, SOCIO-ÉCONOMIQUE ET SÉCURITAIRE EN RDCONGO

Table des matières:

  1. LES ÉLECTIONS CONTESTABLES ET CONTESTÉES 2023-2024
  2. LA STAGNATION ÉCONOMIQUE
  3. LES MENACES SÉCURITAIRES
  4. 7,2 MILLIONS DE DÉPLACÉS DE GUERRE ET AU MOINS 3 PROVINCES CONGOLAISES DÉSTABILISÉES ET PLACÉES SOUS ÉTAT DE SIÈGE
  5. VOLONTÉ DE MODIFIER UNILATÉRALEMENT LA CONSTITUTION ISSUE DU DIALOGUE INTERCONGOLAIS
  6. NÉCESSITÉ D’UN SURSAUT NATIONAL ET SINCÈREMENT PATRIOTIQUE
  7. UNION DES CONGOLAIS AUTOUR DE L’OBJECTIF DE LA PAIX ET DE LA PACIFICATION DE LA SOUS-RÉGION DE L’EST DE LA RDCONGO

La situation économique, sécuritaire ainsi qu’ institutionnelle de la République Démocratique du Congo se détériore de plus en plus, ces derniers temps, au point qu’il faut utiliser, pour décrire objectivement l’état général du pays, une expression qui fait peur à certains :

la RDCongo est en crise!

  1. LES ÉLECTIONS CONTESTABLES ET CONTESTÉES 2023-2024

Le processus électoral de 2023-2024 n’a pas été libre, transparent, démocratique, encore moins fiable.

La CENCO (Conférence Episcopale Nationale du Congo), déplore une catastrophe électorale

Le scrutin du 20 décembre a été un «chaos», caractérisé, «en général, par la fraude, la corruption à grande échelle, le vandalisme de matériel électoral, l’incitation à la violence, la détention illégale des DEV, l’achat de conscience, l’intolérance, l’impudicité, l’atteinte aux droits humains, à la vie humaine et à la dignité des personnes, allant jusqu’à humilier publiquement la femme». C’est le constat que fait la Cenco du récent processus électoral en RDC, dans son message publié en janvier 2024, après consultation de la plus grande organisation indépendante d’observation des élections, mise en place par l’Eglise Catholique et l Eglise Protestante en RDC (MOE-ECC).

Des élections organisées par défi

La Cenco a constaté que les irrégularités et incidents dénoncés font «des élections du 20 décembre une catastrophe électorale», à cause de leur ampleur et de leur étendue. Sur base de son observation et de celle d’autres Missions d’observation, elle conclut que «ces élections ont été caractérisées, en général, par la fraude, la corruption à grande échelle, le vandalisme de matériel électoral, l’incitation à la violence, la détention illégale des DEV, l’achat de conscience, l’intolérance, l’impudicité, l’atteinte aux droits humains, à la vie humaine et à la dignité des personnes, allant jusqu’à humilier publiquement la femme». Pour les évêques, le chaos enregistré au cours de cette quatrième édition des élections en RDC fait suite à l’obstination de la Commission Électorale nationale indépendante (CENI) d’organiser ce scrutin par défi, alors qu’elle était consciente des certaines «contraintes». A cause de cela, la commission a été amenée à violer le cadre juridique national et l’administration électorale, écrit la Cenco.

Des votes parallèles, des machines à voter retrouvées chez des particuliers.

Après la publication du rapport préliminaire de leur MOE CENCO-ECC début janvier, les prélats disent avoir découvert «un nombre impressionnant de votes parallèles avec les machines à voter trouvées chez des particuliers». Ce qui les amène à se demander s’il n’y avait pas une telle planification préalable «au niveau du pouvoir organisateur». La Cenco s’étonne aussi de la facilité avec laquelle les dispositifs électroniques de vote (DEV) – machines à voter – et les rouleaux des bulletins de vote se sont retrouvés entre les mains des particuliers. Ainsi, écrit-elle, «la CENI devrait s’interroger sur son rôle dans cet imbroglio, car c’est elle qui a le contrôle exclusif de toutes les machines et elle ne s’est jamais plainte d’un vol quelconque de son matériel».

Opacité planifiée, des bureaux de vote dupliqués, 2 400 000 électeurs fictifs

Après avoir refusé la proposition de mettre en place une commission mixte et indépendante pour des enquêtes, regrette la CENCO, la CENI s’est positionnée comme juge et partie en invalidant 82 candidats, tout en annonçant des cas ultérieurs d’invalidation. Cette opacité semble une suite logique d’autres cas observés antérieurement, déclare l’organe de l’Eglise catholique, qui cite des cas des kits d’enrôlement retrouvés chez des particuliers, des centres d’inscription fictifs, le refus d’un audit indépendant du fichier électoral, etc. Dans toutes ces situations, note le message, la CENI n’a ni fourni des explications, ni clarifié les choses, ni accepté un cadre de concertations. A ces irrégularités s’ajoutent celles de la publication de la cartographie des bureaux de vote (BV). Après analyse, indique la Cenco, « la MOE CENCO-ECC a pu détecter des anomalies, dont l’existence de 3 706 BV dupliqués 2 voire 3 fois, avec comme conséquence l’augmentation du nombre d’électeurs de l’ordre de 2 400 000 ».

La publication définitive de la cartographie des BV dans un format non téléchargeable ne détermine pas leur précision et fait penser à une opacité planifiée, estiment les évêques.

Ces nombreuses irrégularités, incidents et la fraude déclarée «ont sérieusement affecté les élections et entamé la confiance des électeurs. Dès lors, il se pose la question de la perception que le Peuple congolais aura du prochain Parlement». Au regard des résultats provisoires des législatives nationales, seuls 6% des députés sont issus de l’opposition, ce qui fait craindre à la Cenco «un grand risque de rentrer au monopartisme, ce qui serait un grand recul de notre démocratie naissante».

Décourager urgemment l’élan de tribalisme et renforcer la cohésion nationale

Face à ces défis qui mettent «en danger notre pays», à cause notamment du mépris des valeurs morales, les évêques congolais appellent les instances compétentes qui ont pour mission de veiller à la stabilité, à la justice et à la cohésion nationale, d’user de la sagesse et de l’intelligence consciente pour redorer le blason terni. Ils appellent le président de la République à être le garant de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale. Ils réaffirment leur disponibilité à lui apporter l’aide nécessaire pour la réussite de ce «deuxième et dernier mandat pour l’intérêt du Peuple congolais». Ils recommandent au gouvernement de «prendre des mesures nécessaires et urgentes pour décourager la xénophobie et les élans de tribalisme notés dans les discours tout au long de la campagne électorale et de mettre en place un mécanisme politique pour renforcer la cohésion nationale». Les prélats demandent également l’organisation des élections dans les territoires où elles n’ont pas eu lieu: Rutshuru, Masisi et Kwamouth.

Ils proposent une réforme de la CENI et la clarification de l’indépendance de cette commission par rapport aux lois nationales pour garantir la bonne gouvernance. Ils demandent en outre au gouvernement d’identifier et de poursuivre les personnes impliquées dans les détournements des DEV.

Aux ministères publics, aux cours et tribunaux, les évêques demandent «de se saisir d’office de toutes les dénonciations pour invalider les fraudeurs connus qui ont été proclamés provisoirement élus». Ils les appellent à être au service de la justice et non des individus, en traitant sans complaisance tous les dossiers relatifs aux recours et contentieux électoraux. La justice doit aussi être appliquée sur les cadres et agents de la CENI qui ont été complices dans la fraude électorale. «Une justice qui fait la promotion des antivaleurs est un cancer pour la Nation», soulignent les prélats congolais.

Vivre dans la solidarité et la cohésion nationale

La Cenco recommande au peuple Congolais de vivre dans la solidarité et la cohésion nationale, pour que le pays ne sombre pas dans la violence et les divisions. Citant le Pape François qui a visité leur pays il y a bientôt une année, les évêques soulignent qu’«il n’y a pas de paix sans fraternité. C’est un choix: de faire de la place dans nos cœurs pour tous, de croire que les différences ethniques, régionales, sociales, religieuses et culturelles, ne sont pas des obstacles au vivre-ensemble». Ils appellent leurs compatriotes à se sentir concernés par la construction de leur pays et à rester vigilants et engagés dans l’exercice de leur souveraineté. «L’avenir d’un pays dépend de son peuple. Retenons dans notre conscience qu’on ne libère pas un peuple, le peuple se libère lui-même», écrivent-ils. Pour conclure, la Cenco appelle les jeunes à ne pas se laisser manipuler et instrumentaliser par des acteurs politiques qui les exploitent pour leurs intérêts égoïstes.

Elle réitère son appel au dialogue.

Mais ces appels sont restés lettre morte!

Le vote pour les élections présidentielle, législatives, provinciales et locales a connu des perturbations et des dysfonctionnements décriés par l’opposition et les observateurs, et reconnus par la commission électorale.

Retour sur les principaux types d’incidents signalés par des observateurs de la Synergie des Missions d’Observation électorale (SYMOCEL) et de la mission d’observation conjointe Église Catholique – Église du Christ au Congo.

Saccage des bureaux de vote et agression des agents électoraux

De nombreux bureaux de vote ont été saccagés sur le territoire national par des électeurs qui protestaient contre divers dysfonctionnements du processus électoral.

Actes de vandalisme visant le kit électoral

Dans d’autres localités, les manifestants s’en sont pris aux machines à voter.

Ils ont brûlé des dizaines de machines entraînant dans certains cas, l’annulation pure et simple du vote.

Par exemple, dans le village de Bweteta en territoire de Lubero, il n’y a pas eu de vote.

Les électeurs ont incendié plus d’une dizaine de machines à voter. Ils manifestaient leur colère contre l’ouverture tardive des bureaux de vote ouverts avec un retard de plus de six heures.

Tentatives de fraude

Dans d’autres localités, certains candidats ont été pris en flagrant délit de tentative de fraude.

Dans la province du Kwilu, plus précisément à Bandundu ville, un candidat député national a été pris tôt le matin avec des effets électoraux notamment des bulletins déjà remplis et cochés.

Pareille situation est signalée aussi à Kisangani, où la police a appréhendé un candidat député avec du matériel de vote.

Des forces politiques et sociales ont boycotté les élections, estimant que le processus électoral, sous la houlette de M. Kadima à la Centrale Électorale Nationale Indépendante, Ceni en sigle, ne garantissait pas les conditions à minima d’élections acceptables par tous.

Le fichier électoral n’a jamais été audité d’une manière impartiale et l’identification des électeurs était plus que contestable, surtout après la distribution de cartes électorales effaçables qui ont demandé la redistribution désordonnée de quelques millions de nouvelles cartes d’électeurs ainsi que carrément l’autorisation de vote même pour les électeurs sans cartes lisibles, en violation de la Loi électorale en vigueur.

Le chaos, le premier jour du vote, a mis en exergue l’impréparation de la CENI qui, malgré un budget qui a dépassé le milliard de dollars, n’était pas en mesure de faire face aux défis logistiques.

Le résultat de ce chaos, que d’aucuns ont défini d’ «organisé», a été une prolongation du vote pendant une semaine, dans des conditions contraires au principe de transparence, sans oublier la dénonciation de la “privatisation” par certains acteurs politiques de la majorité, de machines à voter dans leurs domiciles.

Afin de renforcer sa crédibilité, mise à mal par les dénonciations de fraude qui provenaient de toutes les provinces de la RD.Congo, la Centrale Électorale a sanctionné 82 candidats accusés de fraude mais, curieusement, aucune suite judiciaire n’a été donné à ces invalidations, de la part de la CENI, au point que les mêmes candidats invalidés pour fraude, ont été autorisés, sans aucune sanction, à se présenter aux élections sénatoriales.

82 candidats aux élections législatives invalidés pour fraude (CENI)

Quatre-vingt-deux candidats aux élections législatives et provinciales du mois dernier en République démocratique du Congo (RDC) ont été invalidés pour fraude, a annoncé vendredi soir la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Elle les accuse de fraude, de corruption, de vandalisme du matériel électoral, d’incitation à la violence, de détention illégale de dispositifs électriques de vote le jour du scrutin pour les élections générales du 20 décembre dernier.

La CENI a invalidé l’actuel gouverneur de Kinshasa, Gentiny Ngobila, et plusieurs autres personnalités membres de la coalition de l’Union sacrée qui a soutenu la candidature de Félix Tshisekedi, le président sortant qui a été déclaré vainqueur de la présidentielle.

La loi électorale a été sérieusement malmenée, au cours de ce processus électoral peu crédible, qui a abouti à un score “stalinien” en faveur du président sortant, M. Félix Antoine Tshisekedi et sa majorité de l’Union Sacrée de la Nation, USN en sigle, qui a raflé presque tous les sièges, aussi bien aux élections législatives qu’aux provinciales et sénatoriales.

Le même phénomène s’est reproduit aux élections des gouverneurs de province, tous de la majorité de l’Union sacrée de la Nation.

Aux élections sénatoriales et des gouverneurs, les seules indirectes, des candidats de la majorité ont été pris les mains dans le sac en donnant des « motivations » aux députés provinciaux, par des sommes d’argent et des biens de grand valeur ouvertement « offerts » en plein vote, “in tempore suspecto”, pour sensibiliser les grands électeurs (si nous voulons utiliser cet euphémisme, à la place du mot plus cru et direct de « corruption »).

Les élections au Kongo Central et à Kinshasa ont particulièrement fait scandale en ce qui concerne l’achat de consciences, difficilement contestable, même si la justice, au niveau du contentieux électoral, a décidé de ne rien voir à Kinshasa , alors que la Conseil d ‘Etat a annulé l’ élection du gouverneur au Kongo Central.

Que pouvons-nous déduire de cette situation ?

Que la RD Congo sera gouvernée par une majorité légale, car formellement adoubée par la Cour Constitutionnelle, mais certainement pas légitime.

D’ailleurs, depuis plus de 5 mois après les élections présidentielles et législatives, la RDCongo n’a paradoxalement pas d’exécutif en place et elle est frappée par une série de scandales de mauvaise gestion et détournements des fonds qui ont fortement secoué la crédibilité de la majorité de l’USN.

La question récurrente de la légitimation du pouvoir revient, comme un serpent de mer, qui détruit les fondations des actuelles institutions politiques en RDC, un phénomène qui n’est pas nouveau et que nous avons déjà connu dans le passé.

Voilà pourquoi nous soutenons que la crise de légitimité se reflète, automatiquement, en une crise politique et institutionnelle.

2. LA STAGNATION ÉCONOMIQUE

L’actuel régime, qui entre dans sa sixième année de gouvernance, se caractérise, encore aujourd’hui, par la coloration écarlate de tous ses paramètres économiques :

  • dégradation du taux d’échange, surtout par rapport au dollar ;
  • inflation, qui dépasse le 24% annuel;
  • stagnation économique, manque de production industrielle, détérioration des infrastructures économiques non remplacées par des nouvelles et dégradations des services publics comme celui de la fourniture de l’électricité (avec un taux de desserte de moins de 10 % du territoire national) ainsi que de l’eau potable;
  • retour de la dette publique, avec 10 milliards d ‘endettement qui n’ont pas été investis dans la construction de nouvelles grandes infrastructures ;
  • gestion calamiteuse du budget national, où 70 % environ est absorbé pour le fonctionnement des institutions politiques, qui accumulent des dépassements budgétaires à la fin de l’année, réduisant à presque rien le pourcentage de fonds publics dédiés aux investissements et aux besoins sociaux élémentaires d’une population extrêmement pauvre.

Derrière une situation politique instable se dessine un horizon financier sombre. Tous les indicateurs congolais sont au rouge.

Dans l’économie congolaise, “jungle” majoritairement informelle, dépourvue de suivi statistique précis et soumise à la volatilité des prix, ces deux chiffres, le taux d’ échange et le prix à la consommation, constituent les seules balises utilisables.

Au sud-est du pays, à Lubumbashi, capitale de la province minière du Haut-Katanga, désespère. Le cœur économique bat au ralenti. Le prix de la tonne de cuivre est volatile.

La soif du cuivre ne suffit pas!

Société centenaire, la Gécamines propriété de l’Etat, n’est plus qu’un « cadavre qui bouge encore un peu », selon l’un de ses cadres. Autrefois, elle faisait vivre toute la région, assurait les logements, la nourriture, les loisirs. Puis, ces dernières années, cette « vache à lait du régime » a été dépecée, cédant ses actifs miniers à des groupes opaques établis dans des paradis fiscaux et souvent détenus par des proches du président Tshisekedi.

L’emprise d’un clan

Plus qu’ailleurs, affaires et politique s’entremêlent en République démocratique du Congo (RDC). « Pour d’importants investissements, il faut l’accord du président ou de son entourage, ce qui n’était pas le cas autrefois, car les ministres avaient du pouvoir », confie un entrepreneur kinois très actif dans les mines.

Seuls les Chinois, qui consomment près de 40 % de la production cuprifère mondiale, continuent d’occuper le terrain. Leur drapeau flotte sur des terrils et des installations d’un autre âge. Ils achètent à bas prix les trouvailles de jeunes creuseurs illégaux qui risquent leur vie dans les entrailles du Katanga et les prises de receleurs de minerais volés dans les mines de la Gécamines par exemple. Ils investissent massivement à travers des sociétés opaques, mais ne créent pas d’emplois, constate un responsable local.

« L’économie sombre. Ces dernières années, tout a changé et la confiance des investisseurs s’est dégradée. il y a eu trop de changements de lois et de nouvelles taxes », constate George Forrest, riche entrepreneur né au Congo il y a 76 ans. Celui que l’on surnomme le « vice-roi du Katanga » se prend à rêver de relancer une économie atone. Pour tenter de réduire la dépendance aux matières premières, il faut d’urgence développer le secteur agricole, dit-il. Ce n’est plus tolérable que le cuivre coûte moins cher que la viande. »

Navigation à vue

Aujourd’hui, les billets de francs congolais ne valent plus grand-chose, comme le déploraient tous les congolais, désespérés face à la dévaluation permanente.

Tous les indicateurs sont au rouge.

La croissance de 7,7 % en moyenne entre 2010 et 2015 s’est effondrée par la suite.

La mauvaise gouvernance ravage le secteur financier.

Évasion fiscale, surfacturation du commerce extérieur, investissements dans l’immobilier pour blanchir des commissions, détournements de fonds publics… Du blanchiment à grande échelle que « les banques couvrent pour faire leur chiffre », selon un haut cadre d’une banque congolaise.

Mais le risque d’effondrement, dans le secteur bancaire, est toujours bien réel.

Or, il n’existe jamais d’appel d’offres pour désigner quelles banques vont gérer les comptes publics. Les établissements ont pris l’habitude de rétribuer comme apporteur d’affaires les ministres, directeurs ou députés qui leur donnent accès à ces volumes d’argent. « Ou leur octroient des prêts qui ne seront jamais remboursés », souffle un haut dirigeant d’une banque internationale implantée à Kinshasa.

Pèse enfin sur la RDC l’épée de Damoclès du dollar.

Toutes les transactions sont en effet compensées par des banques américaines qui pourraient bloquer 80 % du chiffre d’affaires des banques.

Dans ce contexte de crise économique aggravée, une denrée fait fureur à Kinshasa et partout dans le pays : le pain « kanga journée » (« fermer la journée », en lingala) tant il permet aux populations défavorisées de compenser l’absence de repas pour moins de 300/400 francs congolais. En RDC, les investisseurs semblent s’adapter à la réalité économique que les hommes politiques ignorent, exploitent ou perpétuent.

Au prix d’un pari fou : que la trop grande pauvreté empêche la longue mobilisation d’un peuple affamé.

Incidence de la dépréciation du franc congolais sur la sécurité alimentaire des ménages: la dépréciation du franc congolais fait grincer les dents

Ces cinq dernières années, la monnaie nationale de la RDC -le franc congolais, a perdu près de 35%de sa valeur face au dollar. Aujourd’hui, il faut 2800 francs congolais pour 1 dollar (à l’ achat). Pourtant, il y a 5 ans, le taux de change se négociait entre 1900 et 2000 francs congolais pour 1 dollar. La conséquence directe de cette dépréciation continue de la monnaie nationale c’est la vie chère partout dans le pays.

Lorsque vous faites un tour dans différents marchés de Kinshasa ou des provinces, le constat général est que les prix de presque tous les produits de première nécessité ont augmenté, à distance d’une semaine.

Les marchands justifient cette flambée par la hausse du taux du dollar américain. Cette situation dure depuis plusieurs mois et préoccupe énormément une population qui n’a presque plus de pouvoir d’achat. Manger à sa faim est devenu un casse-tête pour les congolais.

« Eeeeh dollar ekita ! »

Le 20 mai 2023, l’opposition congolaise avait organisé une marche pacifique dans les rues de Kinshasa, pour non seulement réclamer transparentes démocratiques et transparentes, mais aussi dénoncer la «vie chère» dans le pays. Hélas, la marche a été violemment réprimée par la police. Mais les Congolais ne désarment pas : partout où ils peuvent faire face à une autorité de la République, ils réclament tout haut l’amélioration de leurs conditions de vie.

Récemment, lors de la cérémonie d’ouverture des IXè jeux de la Francophonie, alors que le président Félix Tshisekedi prononçait son discours au stade des Martyrs, des cris montaient d’une partie des gradins :

« Eeeeh, dollar ekita eh ! », traduction : « Eeeeh, que le dollar baisse ! »

Le gouvernement a négligé l’agriculture

Lorsque l’on parle de la vie chère en RDC, c’est parce que le pays importe presque toutes ses denrées alimentaires de première nécessité. Dans la province du Katanga par exemple, la farine de maïs est importée de la Zambie voisine. À un moment à Lubumbashi, un sac de farine est même passé de 45 000 à 120 000 francs congolais, l’équivalent d’environ 45 dollars américains.

Malgré les 120 millions

d’hectares de terres arables dont dispose la République démocratique du Congo, on parle encore de vie chère, de malnutrition et de rareté de produits agricoles.

La production locale est insuffisante. Notre gouvernement a négligé l’agriculture. Dans ces conditions, comment la monnaie nationale peut-elle prendre de la valeur avec une économie basée sur l’importation?

Cette brève esquisse laisse entrevoir la gabegie financière qui caractérise la gestion du trésor public, avec des extravagances des dirigeants qui ne se soucient guère de l’état d’abandon de millions de congolais dépourvus de droits essentiels à l’instruction, à la santé et surtout à un emploi décent qui permette de survivre.

Comme il arrive très souvent, le manque de légitimité marche main dans la main avec la mégestion économique. Cela arrive tout simplement car les gouvernants savent qu’ils n’ont pas de comptes à rendre aux gouvernés!

Dans le cas actuel de la RDC, l’inégalité sociale caractérise un pays où des hommes politiques exibent un luxe extravagant face à une population de plus en plus pauvre et incapable de se faire entendre par cette oligarchie compradora détentrice d’un imperium de plus en plus violent.

Des jeunes activistes du mouvement citoyen “Tolembi Pasi” (Assez de souffrir), ont été arrêtés et détenus au secret par les services de sécurité. Un preuve de plus de la gravité de la situation économique mais aussi de la dégradation des droits civils et politiques des congolais.

3 . LES MENACES SÉCURITAIRES

Le « millefeuille » sécuritaire qui fonctionne comme Armée Nationale, n’arrive pas à sécuriser certaines provinces de la RDC.

Des rébellions contestent la légitimité du pouvoir en place et elles continuent à gagner des positions, provoquant le déplacement de millions de congolais, obligés de survivre dans des conditions épouvantables d’insécurité et d’abandon de la part du gouvernement congolais.

Le « millefeuille » qui constitue actuellement l’armée congolaise, n’arrive pas à rétablir l’autorité de l’État sur les territoires occupés.

Ce conglomérat est constitué par :

les FARDC (Forces Armées de la RDCongo), les “instructeurs” étrangers (définis, par certains, comme des mercenaires), les bazalendo, une composante hétéroclite regroupant des groupes armés qui soutiennent le gouvernement de Kinshasa et d’autres groupes de civils congolais qui s’organisent en milices afin de se protéger des rebelles ; il faut aussi ajouter les FDLR, Forces de Libération du Rwanda et, dernièrement, quelques pays membres de la SADC ainsi que l’armée burundaise.

Cet ensemble hétéroclite est certainement difficilement gérable et son maintien comporte un poids logistique et économique énorme pour la RD Congo, au point que les fonctionnaires impayés accumulent des mois de retards de paiements de salaires à cause de « l’effort de guerre », selon les déclarations récentes du ministre des finances qui siège au gouvernement.

Les rebelles du M23 (Mouvement du 23 mars) et de l’Alliance du Fleuve Congo (AFC) ont, eux aussi, leur conglomérat de groupes armés qui les soutiennent sans oublier, bien évidemment, le soutien de certains pays voisins de la RDC, comme le Rwanda et l’Ouganda.

Dans d’autres provinces, comme en Ituri, les rebelles ougandais sévissant sur les populations congolaises, avec une violence extrême et l’intervention régulière de l’armée ougandaise en RDC semble ne pas être en mesure de neutraliser, avec les FARDC, la menace que ces rebelles constituent pour la population de Beni et les villes voisines martyres.

En d’autres termes, la situation des provinces du Nord Kivu, de l’Ituri et dernièrement aussi d’une partie du Sud Kivu, transforme ces grandes provinces riches en minerais et en productions agricoles, en zones de guerre et de non-droit, où les congolais sont massacrés.

4. 7,2 MILLIONS DE DÉPLACÉS DE GUERRE ET AU MOINS 3 PROVINCES DÉSTABILISÉES ET PLACÉES SOUS ÉTAT DE SIÈGE

La situation humanitaire de l’Est de la RDCongo est exécrable.

Les agences onusiennes ont inventorié environ 7,2 millions de déplacés internes qui vivent dans des situations inhumaines et surtout avec très peu de moyens de subsistance.

C’est ce que révèle le rapport de l’Amnesty International, publié mardi 23 avril, sur la situation des droits humains dans le monde.

Selon ce document, en RDC, des groupes armés ont tué des milliers de civils et l’armée a procédé à des exécutions extrajudiciaires.

Amnesty International a également noté plus de 38 000 cas de violences sexuelles ou celles basées sur le genre au premier trimestre de 2024 au Nord-Kivu.

Ce rapport a en outre indiqué que les droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association ont été régulièrement bafoués au cours de cette même période, au pays.

« Les autorités (NDLR : congolaises) ont soumis des journalistes, des membres de l’opposition et des militants, entre autres, à des détentions arbitraires et des procès iniques », a révélé Amnesty International dans son dernier rapport.

Dans la province du Lualaba, des projets miniers ont conduit à l’expulsion forcée de milliers de personnes, les privant non seulement de leurs logements, mais aussi de leurs moyens de subsistance, tandis que des populations autochtones ont subi des expulsions sous prétexte de conservation, peut-on lire dans ce rapport.

Cette ONG internationale a en outre fait savoir que le conflit armé continue de porter grandement atteinte aux droits à l’éducation des enfants.

Elle a par ailleurs déploré la forte surpopulation dans les prisons congolaises et des mauvaises conditions de détention.

Amnesty International indique aussi qu’aucun progrès véritable n’a été accompli pour amener les responsables présumés de crimes de droit international et d’autres graves violations des droits humains à répondre de leurs actes et pour rendre justice aux victimes.

Victimes de violences et de bombardements, même dans les camps des déplacés, ces millions de congolais, en majorité des agriculteurs, sont privés de leurs champs et par conséquent de leurs récoltes, n’ayant plus de moyens de subsistance pour se nourrir et nourrir leurs enfants.

L’État congolais ne fait pas grand chose pour ces millions de congolais, au point que même leur sécurité à l’intérieur de ces immenses camps de déplacés n’est pas assurée.

Les décès dus directement au conflit armé mais aussi aux maladies et à la précarité, sont incalculables.

5. VOLONTÉ DE MODIFIER UNILATÉRALEMENT LA CONSTITUTION ISSUE DU DIALOGUE INTERCONGOLAIS

La Constitution, approuvée par référendum en 2006, fut adoptée initialement par les assises du Dialogue Inter-congolais, auquel j’ai participé en ma qualité de chef de délégation du Front pour la Survie de la Démocratie au Congo, FSD en sigle, une plateforme de la composante Opposition non armée.

Les étapes de l’adoption de l’actuelle Constitution (qui a subi, par la suite, des modifications) furent les suivantes :

Le 2 avril 2003, l’acte final de la Constitution de transition fut signé par les membres du Dialogue Inter-congolais à Sun City et cette dernière fut promulguée par J. Kabila le 4 avril 2003.

Une transition de trois ans maximum fut prévue et le Parlement (dont les membres sont désignés par les composantes du Dialogue Inter-congolais) fut chargé d’élaborer une Constitution définitive pour la RDC.

La Constitution définitive fut en effet adoptée par référendum à 84,31 %  favorable. Elle fut ensuite promulguée, lors d’une cérémonie solennelle, par le Président Kabila le 18 février 2006 .

La Constitution congolaise de 2006 organise un régime

Comme ce résumé historique laisse entrevoir, le processus d’adoption de notre actuelle Constitution fut caractérisé par un large consensus national et une vision pondérée qui ont abouti à une stabilité institutionnelle pour notre pays.

La période de la révision constitutionnelle ne peut être n’importe quelle.

D’après l’article 219 « aucune révision ne peut intervenir pendant l’état de guerre, l’état d’urgence ou l’état de siège ni pendant l’intérim à la Présidence de la République ni lorsque l’Assemblée nationale et le Sénat se trouvent empêchés de se réunir librement».

La Constitution congolaise de 2006 organise un régime semi-présidentiel dans un État unitaire fortement décentralisé et elle accorde une place importante à la garantie des droits des individus.

Une autre place importante, au sein de la Constitution, des dispositions consacrées au Président de la République, donne un indice de sa prédominance . Celle-ci est d’ailleurs confirmée dès l’article 69 qui définit son rôle institutionnel.« Le Président de la République est le chef de l’Etat. II représente la nation et le symbole de l’unité nationale. Il veille au respect de la Constitution ».

Ces articles de la Constitution en vigueur nous rappelle que toute révision constitutionnelle ne peut intervenir à la légère, et surtout pas pendant un conflit armé ou bien la déclaration de l’état de siège, actuellement en vigueur en plusieurs provinces de la R.D. Congo.

Afin de ne pas banaliser toute une partie de notre histoire et de ne pas enfreindre les dispositions constitutionnelles toujours en vigueur, j’invite les autorités de la RDC à ne pas stigmatiser la Constitution de la RDC en tant que « coupable » de certains dysfonctionnements institutionnels qui pourraient aisément être corrigés par l’adoption d’une nouvelle loi électorale, comme le fléau de la multiplication des candidatures des mêmes individus à plusieurs places de responsabilités électives.

La Constitution d’un pays devrait rester une référence et un instrument de stabilité, comme aux USA ou bien au Canada.

Dans un moment, comme l’actuel, de mise à l’épreuve de la cohésion nationale par des contestations post électorales ainsi qu’un conflit armé qui saigne notre pays, il serait dangereux, pour la stabilité des institutions de la République, de se jeter aveuglément dans une révision de la loi fondamentale sans les préalables de consensus, cohésion et confiance qui devraient impérativement caractériser ce processus délicat de révision constitutionnelle.

D’ailleurs, nous estimons que ce qui fait défaut, dans notre pays, ce ne sont pas les principes ou les lois mais leur application.

Prenons comme exemple le fléau de la corruption qui mine notre pays. La réponse à cette situation néfaste est, en dernière instance, (face à la passivité de la justice et de la Centrale Électorale ) bien donnée par l’ art. 69 de notre Constitution.

Le Président de la République a donc l’obligation de s’assumer, pour éviter que les violations des dispositions de la Constitution ne minent la crédibilité des institutions et leur bon fonctionnement, à cause de la fraude électorale, par exemple, ou bien de la corruption à grande échelle des électeurs.

Cela n’est qu’un exemple qui prouve que le problème que nous avons en RDC, en ce qui concerne notre loi fondamentale, issue d’un long processus consensuel, ce n’est pas sa faiblesse intrinsèque, mais la faiblesse de son respect et de son application.

Selon certaines formations politiques, la manœuvre non justifiée ni justifiable du changement de Constitution viserait, particulièrement, la prolongation du mandat du Président de la République ainsi que l’élection indirecte de celui-ci.

6. NÉCESSITÉ D’UN SURSAUT NATIONAL ET SINCÈREMENT PATRIOTIQUE

Vu la gravité de la situation, telle que nous venons de la décrire, les congolais n’ont pas beaucoup de choix s’ils veulent interrompre ce cycle infernal de dégradation de la situation institutionnelle, économique et sécuritaire :

la solution ne peut que consister dans la recherche d’un consensus national autour de leur volonté commune de sortir de la crise.

L’ Église protestante demande au président « d’ouvrir un dialogue national entre les fils et les filles du pays en vue de reconstruire la cohésion nationale”.

L’Église du Christ au Congo (ECC) demande au président de la République, Félix Tshisekedi, d’initier un dialogue national avec les acteurs socio-politiques dans le but de construire la cohésion nationale en cette période d’agression rwandaise à travers le M23. Cette demande fait suite à la 62e Session Ordinaire du comité exécutif national de l’ECC tenue à Kinshasa du 25 au 29 février 2024.

 » Demander au Chef de l’État de s’en tenir à son engagement pris lors de la cérémonie d’investiture du 20 janvier 2024, celui de corriger les erreurs du passé. Demander au Chef de l’État d’ouvrir un dialogue national entre les fils et les filles du pays en vue de reconstruire la cohésion nationale autour de la cause commune que sont la paix, la sécurité et la gouvernance de notre pays. Réitérer la demande au Chef de l’État de finaliser la procédure de la mise en place des mécanismes de justice transitionnelle en vue de poursuivre les auteurs nationaux et internationaux des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre ainsi que des crimes économiques commis en RDC « , rapporte la restitution de la session ordinaire du comité exécutif national faite par Révérend et rapporteur national Dominique Mukanya, ce dimanche 03 mars 2024, au cours du culte à la cathédrale du centenaire protestant.

L’Église protestante conscientise les acteurs politiques à dépasser leurs différends face au « complot ourdi » qui pèse sur la nation et aux nations unies de fustiger l’accord des chaînes de valeur durables pour les matières premières conclu entre l’Union Européenne et le Rwanda.

 » Conscientiser les leaders politiques à dépasser les différends qui les opposent entre eux pour permettre à la Nation de survivre face au complot ourdi contre elle et qui pèse sur notre devenir commun. Mobiliser les fidèles protestants et l’ensemble de la population congolaise à s’approprier la lutte contre la balkanisation de notre Pays, et ce, jusqu’au sacrifice suprême. Fustiger avec fermeté l’accord sur les chaînes de valeur durables pour les matières premières conclu entre l’Union Européenne et le Rwanda, dans un contexte où plusieurs rapports internationaux précisent l’implication directe de ce Pays voisin dans le pillage systématique des matières premières au prix des crimes contre l’humanité en RDC  » à t-il ajouté.

Quelques acteurs politiques congolais ont décidé de faire de l’opposition armée aux côtés du M23 avec l’Alliance Fleuve Congo (AFC) de Corneille Nangaa, auxquels d’autres Congolais ont également adhéré, tels qu’Adam Chalwe, ancien du PPRD, et Jean-Jacques Mamba, ancien du MLC.

Cette situation pourrait fragiliser la nation déjà victime de plusieurs groupes armés étrangers qui créent l’insécurité dans la partie orientale du pays, d’où l’appel à un dialogue national de l’ECC.

L’histoire est souvent un éternel recommencement, surtout parce que les mêmes causes provoquent les mêmes effets néfastes.

Nous pouvons empêcher que la situation puisse se dégrader ultérieurement, aggravant davantage la crise institutionnelle, économique, sécuritaire et humanitaire que la majorité des Congolais payent chaque jour, dans leur chair.

Il ne s’agit pas seulement de concepts abstraits, mais de coûts en vies humaines perdues, du désespoir de notre jeunesse ainsi que des souffrances humaines :

famine, maladie, violence et abus de toutes sortes.

Dans le passé, les congolais se sont réunis et ils ont trouvé des solutions qui ont permis de garantir une certaine stabilité à leur pays.

L’amour pour le Congo se mesure sur la base de notre volonté de résoudre les problèmes du pays et d’atténuer les souffrances de notre peuple.

L’attitude « va-t’en guerre » ne nous fera pas avancer.

Nous devons être en mesure de regarder la vérité en face et d’affronter nos problèmes, tous ensemble, pour surmonter la crise actuelle que vit notre pays.

La première réaction saine est celle d’admettre que nous vivons dans une situation de crise économique, politique et sécuritaire.

Les congolais doivent compter, en premier lieu, sur eux-mêmes et leur capacité d’ agir ensemble, refusant les antivaleurs du tribalisme, de l’institutionnalisation de l’iniquité sociale et de la mégestion des ressources publiques.

La crise politique que nous vivons aujourd’hui n’est pas si différente de celle que nous avons vécue à l’époque de la prise de pouvoir par Joseph Kabila, qui eut le courage d’accepter de dialoguer.

Nous pouvons continuer à nous voiler la face, mais la réalité risque de nous rattraper.

Plutôt que de nous figer dans des poses victimistes, nous pouvons agir.

Un Dialogue franc entre toutes les forces politiques et sociales de la RDC est, à mon avis, la solution à la crise de légitimité que vit la RDCongo en ce moment.

Chaque jour, des milliers de congolais meurent à cause de la guerre, des famines et des violences dans ces camps de la mort.

Même dans les provinces où il n’y a pas de conflit armé, le mécontentement de la population congolaise ne fait qu’accroître, face aux extravagances des détenteurs du pouvoir qui se servent allègrement du trésor public alors que des millions de congolais vivent dans la précarité due à un sous développement structurel.

Le moment est venu, pour les uns, de mettre de côté leur orgueil et d’accepter de mettre en discussion leurs fausses certitudes et, pour les autres, d’abandonner les armes et d’accepter de trouver des réponses modérées et politiques à leurs revendications.

Vu l’incontestable volet extérieur de la crise congolaise, le Dialogue entre Congolais devra être accompagné d’ un volet international, de sorte que les pays impliqués dans ce drame puissent accepter de se retirer du sol congolais – aussi bien les alliés des forces gouvernementales que ceux des rebelles – afin qu’il soit mis un terme à la déstabilisation de la RDC.

Ce volet extérieur pourrait prendre la forme d’un traité international, signé par tous les belligérants, en présence de témoins internationaux.

7. UNION DES CONGOLAIS AUTOUR DE L’OBJECTIF DE LA PAIX

La paix et la sécurité ont un coût, et le premier coût à payer est celui de l’effacement de son orgueil, de ses privilèges, pour le bien-être commun.

Le seul vainqueur de ce processus de dialogue et d’acceptation de la vérité sera le peuple congolais lui-même, qui mérite un présent et un futur meilleurs.

Que l’arbre à palabre traditionnel africain étende ses branches ombrageuses sur les congolais assoiffés de paix et de justice.

Je suis conscient que dans les temps de tromperie généralisée, dire la vérité puisse être interprété comme un acte révolutionnaire, qui fait peur à certains, mais la vérité nous ratrappe toujours :

unissons, dialoguons et sauvons le Grand Congo.

Kinshasa, 27/05/2024 Eugène DIOMI NDONGALA,

PN de la Démocratie Chrétienne, DC

BIBLIOGRAPHIE

et groupes armés

https://press.un.org/fr/2024/cs15596.doc.htm

  • Élections 2023 en RDC : nouveau rendez-vous manqué avec la démocratie, ISS

https://issafrica.org/fr/iss-today/elections-en-rdc-nouveau-rendez-vous-manque-avec-la-democratie

https://actualite.cd/2024/03/03/rdc-leglise-protestante-demande-au-president-douvrir-un-dialogue-national-entre-les-fils

  • Conseil de sécurité : la sous-secrétaire générale des Nations unies aux affaires humanitaires déplore la détérioration de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC

https://actualite.cd/2024/04/28/conseil-de-securite-la-sous-secretaire-generale-des-nations-unies-aux-affaires

  • RAPPORT FINAL DE L’OBSERVATION DES OPERATIONS D’IDENTIFICATION ET D’ENROLEMENT DES ELECTEURS 2022 – 2023 EN RÉPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
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