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RDC : Un coup d’état d’opérette à la fin de l’année

RDC : Un coup d’état d’opérette à la fin de l’année.

TRADUCTION LIBRE DC – MARC MAWETE

Surprenant et subliminale du cœur de l’Afrique – Afrique du taz-éditeur Dominic Johnson-traduction libre et completé par Marc Mawete/DC
 30.12.2013, 23:12

 

Quelle fin de l’année mouvementée pour la République démocratique du Congo:

un « coup d’Etat » présumé a secoué la ville de Kinshasa ce matin. Alors  qu’ il était  apparu complètement ridicule ce matin, par la suite il est apparut   un peu plus complexe que sa première impression, même s’il est encore trop mystérieux pour en  donner un jugement définitif.

Mais le cours des événements révèle beaucoup d’information cachées sur la la manière de fonctionner de la politique au Congo d’ aujourd’hui.

Voici les évenements. A 08h40, selon les témoins oculaires, un groupe d’une dizaine d’hommes en T-shirts, armés de gourdins et « bâtons » pénètrent dans un studio de la télévision d’Etat RTNC de Kinshasa et ils expliquent aux journalistes présent qu’ ils sont  » libres  » et qu’ils doivent  nécessairement informer le public maintenant à propos de leur message. Dans des scènes chaotiques, quelques minutes avant que le signal transmis soit éteint (prétendument par le gouvernement lui-même), les assaillants prononcent  la phrase « Mukungubila est le roi, Mukungubila est notre libérateur » ( il est venu sauver les congolais du joug rwandais). Qui est Mukungubila?

On verra cela plus tard.

Tout cela aurait pu ne pas être pris au sérieux si presque simultanément on n’aurait pas entendu des tirs à l’arme lourde et légère dans  tous les principaux sites stratégiques de la ville: de  l’aéroport de Ndjili international, à la plus grande base militaire Tshatshi, jusqu’au  » Palais de Marbre » (où loger le président) et quelques autres endroits sensibles. Un panique générale éclate à Kinshasa. Les bruits commencent à circuler d’un coup d’état en exécution. Pourquoi? Cela aussi on le verra plus tard.

Le cauchemar qui vivent les Kinois et même les habitants d’autres villes se termine rapidement. Près de trois heures après la première attaque, le ministre de l’Information, Lambert Mende, parle d’une attaque « terroriste » par un « groupe non identifié » et a annoncé le bilan suivant: RTNC – tué 8 des 30 attaquants, 2 arrêtés; aéroport – 10 tués 20 assaillants; état-major général – 16 tués 20 attaquants. fait un total de 34 morts. « Nous n’avons pas l’impression que les attaquants,  avec un tel équipement maigre et un petit nombre,  auraient pu avoir une autre  objecif que celui de de susciter la panique et la terreur à la veille des célébrations du Nouvel An», a déclaré Mende.

Le coup et la logistique etaient certe reduit mais pas si maigres que cela. Des témoins oculaires, en effet,  parlent d’opérations militaires massives contre des adversaires armés soupçonnés opérer dans diverses parties de la ville. Tant à  l’aéroport qu’à la  RTNC sont par la suite signalés des cadavres  » rwandophone» (comme si les cadavres pourraient parler…..).

Certains témoins parlent de combats internes entre des unités des forces de sécurité. Impossible d’en savoir plus. Les rumeurs les plus folles commencent à circuler.

D’autant plus que  dans d’autres villes des combats sont signalés. Dans la capitale du Katanga,  Lubumbashi,  ainsi que dans l’importante  ville minière de Kolwezi des échanges de tirs sont signalés. Dans la capitale du Maniema, des prétendus  miliciens Maï-Maï occupent brièvement l’aéroport de la capitale, Kindu.

Le bilan officiel des victimes est revu à la hausse dans la soirée à 52 assaillants morts et trois membres morts des forces de sécurité à Kinshasa et 39 emprisonnés. Une vidéo qui circule sur le net, montre un camion ouvert plein de cadavres sanglants. (le 31/12/2013 l’AFP donne un bilan total de 140 civils tués à Kinshasa et Lubumbashi- ndlr).

Les premiers rapports disent que que les assaillants  avaient annoncé la « libération du Congo des Rwandais » à  la télévision d’Etat RTNC. Ce message n’a pas été  réitérée par la suite. Cette revendication semble se référer à l’accusation que certaines forces politiques lancent contre Kabila d’être un ressortissant rwandais.

1* . Version publiée: Le prédicateur patriotique illuminé Mukungubila dont les  les assaillants «libérateurs» seraient les adeptes, est un chef de culte évangélique du Katanga, où il y a des nombreux de ce genre – la plupart du temps partisans du président Kabila. Joseph Mukungubila Mutombo mène une église appelée « Ministère de la restauration » et ilse fait appler le « prophète de l’éternel » et il se réfère pour cela à deux versets bibliques.

Le premier,  Isaïe 61, 1-2: «L’Esprit du Seigneur est sur ​​moi, parce que il m’a oint. Il m’a envoyé pour prêcher aux humbles, pour guérir le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la liberté, prêcher pour réconforter tous ceux qui pleurent la venue de l’année de grâce du Seigneur et le jour de vengeance de notre Dieu, « . et la deuxième aux actes 3, 19-21: « Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés, afin que des temps de rafraîchissement viennent de la présence du Seigneur……

Mukungubila est né, comme nous le lisons sur Internet, en 1947 à Kisala (Nord-Katanga, la région d’origine de la famille Kabila, avec qui il est censé être, selon une version, lié par des liens de famille) . En 1977 Dieu lui avait rendu visite deux fois et puis il avait fondé son église. En 2006, il rejoint l’élection présidentielle au Congo en 2006 comme indépendant et il s’est présenté sous la bannière «L’élu de Dieu» (Le choix de Dieu) obtenant officiellement 59 228 votes (0,35%) -.

Depuis, il diffuse ses prises de positions politiques sur son site Internet où il va s’attaque  ouvertement au  Rwanda et de toute influence rwandaise suspectée au Congo .

Par exemple, il y  a  écrit une lettre ouverte de Novembre 1996 (le début des guerres du Congo) au dictateur zaïrois Mobutu, dans laquelle il protestait contre les visées du Rwanda  à dominer le pays. Dans des tons millénaristes,  il met en garde contre l’occupation et envisage une armée professionnelle ;  il écrit entre autre  « elle doit fonctionner selon la volonté de l’éternel » ».  .  Dans une autre lettre ouverte, le plus en deux parties 5 et 27 Décembre a été publié en 2013, Mukungubila s’insurge contre l’intégration des rebelles du M23 dans l’armée, affirmant qu’il a des soldats rwandais qui prenne position partout dans le pays  – à Lubumbashi, Kindu, Kisangani, Kananga. « Chers compatriotes,  écrit-il, «Nous connaissons tous ces intrigues. Par conséquent, M. Kagame, avec lequel il a menacé la vie du peuple congolais, doit arreter son jeu » conclut-il avec l’appel suivant, qui contient une menace:« La communauté internationale doit nous aider à faire partir  tous les Tutsis rwandais qui sont déversés sur notre région. Les éloigner rapidement est necessaire. Les éloigner immédiatement! Le dernier mot est réservé donc au Seigneur dans le ciel, le propriétaire de la victoire. Nous sommes maintenant prêts à honorer le Dieu éternel pour chanter et danser.  » .

On peut supposer que Mukungubila n’est pas juste un électron libre, mais qu’il sert de porte-parole pour une certaine ligne politique, dont le contenu doit être suffisamment clair.

Sa lettre ouverte datée du 5 et 27 Décembre fait reference comme par  pure coïncidence presque à tous les lieux où il a eu des combats aujourd’hui.

Mukungubila a répondu à des événements d’aujourd’hui. Dans un communiqué publié sur Facebook il écrit: Le dimanche soir, 29 Décembre j’ avais distribué aux «enfants» à Lubumbashi des exemplaires de ma Lettre ouverte citée ci-dessus. Ils les ont arrêtés et le lendemain matin, la maison d’un de ses partisans avaient été attaqués à Lubumbashi et  il y avait eu plusieurs morts. Nous avons demandé à la MONUSCO, la mission de l’ONU en RDC,  d’intervenir mais en vain. En signe de protestation, les disciples du Prophète s’étaient ainsi soulevés dans plusieurs villes.  Le Porte-parole de son église ont nié dans des interviews télévisées qu’ils étaient derrière les attaques. « Nous n’avons pas d’armes, nous avons Dieu », a déclaré un porte-parole. L’église elle-même ne faisait que répondre aux attaques contre leur prophète à Lubumbashi.

A en croire cela, Mukungubila serait plus puissant et mieux connectés que le M23 et tous les autres mouvements rebelles du pays. Peut-il être vrai ? Mais comment justifier tous les évenements d’au jour d’hui ?

2. Ce qui est important de souligner ces sont les luttes de pouvoir non résolus au sein du pouvoir kabiliste à Kinshasa. Rappelons que le Président Kabila, dans son discours à l’issue de la concertation nationale le 23 Octobre 2013,  avait annoncé un vaste mais indéfinis et  vague ensemble de réformes. Y compris un nouveau exécutif, un « gouvernement de cohésion nationale» (Gouvernement de la cohésion nationale), élargi à  l’opposition et la société civile; ainsi que d’autres ouvertures  dans les entreprises publiques et services de l’Etat. Initialement il avait donné l’impression que ces changements aller se passer  cette année (2013).

Les  journaux de Kinshasa ce sont régulièrement plaint du retard qui prenaient les reformes ainsi que de l’inertie dans laquelle était placées les institutions de l’Etat.

Cela a été causé par le retard enregistré dans les  négociations avec le mouvement rebelle M23, qui ont abouti à un accord  de paix signé seulement le  12 Décembre 2013. En attendant, les hypothèses les plus folles circulent. Comme celle qui concerne le général François Olengha, qui est considéré comme l’un des artisans de la victoire des FARDC de l’armée nationale contre les rebelles, qui serait nommé désormais chef d’état-major à la place du général Etumba. Le chef intérimaire de la police, le général Bisengimana, enfin confirmé à la place qu’il occupe depuis 2010 à la place de l’ancien chef de la police, John Numbi, suspendu  en raison de sa prétendue implication dans l’assassinat du militant des droits de l’homme Floribert Chebeya. Dans cette vague de changement Matata Ponyo, Premier ministre, serait obligé de quitter son bureau en faveur d’un représentant de l’opposition politique, ou même en faveur d’une personnalité de l’entourage présidentiel … Toutes ces questions empoissonnent l’atmosphere politique à Kinsahsa.

 Le dimanche 29 Décembre . un certain nombre de remaniements ont été annoncés au sommet de la police – pour commencer.

Et en effet, le général John Numbi a finalement perdu son poste – il  était suspendu depuis trois ans et demi – en faveur du général Charles Bisengimana.

Et entre autres choses, on a nommé le nouveau chef de la police à Kinshasa brigadier Célestin Kanyama.

Bisengimana, fils de l’ancien chef de cabinet de Mobutu Barthélémy Bisengimana, vient de la fois puissante famille tutsie dans le pays, avec une ferme dans le Masisi et beaucoup d’influence. Il est considéré comme un lien crucial entre le président Kabila et les Tutsis de l’est du Congo, qui n’ont pas milité dans le M23. Bisengimana s’était mis en exergue  fin 2011 pour réprimer les manifestations à Kinshasa contre la fraude électorale. Son ascension formelle offusque beaucoup de « patriotiques » congolais qui la rejettent…( il sied de rappeler les massacres du 26 novembre 2011 le dernier jour de la campagne électoral à l’aéroport de Ndjili).

Kanyama, un ancien policier de Mobutu province de Kasai, qui a été viré à la dernière seconde avant la chute de Kinshasa en 1997 ,  est surnommé à Kinshasa « Esprit de la Mort »Kuluna qui ont lieu à Kinshasa pendant plusieurs semaines, ont coûté de nombreuses vies(12 exécutions extrajudiciaires ndlr).

Kanyama est en partie responsable de certains assassinats politiques mystérieuses à Kinshasa et aussi de la  disparition et l’arrestation de l’opposant Diomi Ndongala, leader de l’opposition congolaise de la Démocratie Chrétienne gravement malade en prison, récemment hospitalisé en urgence et enlevé des urgences par un commando militaire le 28/12/13 à 23h00 pour être de nouveau emprisonné, au risque de sa vie, après un avc qui n’a pas été soigné.

Kanyama  était également impliqué dans la repression  de la police contre l’opposition après les élections de 2011.

Ces cercles de perdants des nouvelles nominations tous du nord Katanga comme John Numbi , cercles auxquels appartient aussi le « prophète » Mukungubila, auraient pu s’allier.

Le risque pour certaines personnalité  de perdre le pouvoir et l’influence si le président Kabila fait une ouverture politique, est bien établi. Mais au dela des personnalité de l’appareil étatique et de sécurité qui risquent d’être marginalisés, d’autres structures de pression sont apparu dernièrement, comme la milice Maï-Maï, qui commette régulièrement des campagnes terroristes contre la population civile dans le nord du Katanga, la « Bakata Katanga », selon le slogan d’une sécession du Katanga, ce sont à plusieurs reprises attaqué à Lubumbashi et à d’autres villes, et chaque fois ils ont pu rapidement et mystérieusement disparaître ; d’autres groupes de pression sont les églises protestantes, comme celle des «prophètes» Mukungubila

La référence à ces groupes est bien souvent considéré comme une théorie du complot classique à Kinshasa. Le souci d’exhaustivité de notre analyse  veut qu’au dela des groupes de pression mentionné soient cité aussi d’autres élements à prendre en compte pour justifier les récentes déstabilisations:

La lutte pour le pouvoir à la tête de l’armée FARDC affecte également le chef de l’armée limogé Amisi (Tango Fort), qui avait dirigé l’armée au moment où elle allait de  défaite en défaite contre le  M23.

Il a été accusé d’ avoir vendu des armes aux rebelles et aux milices dans l’est du Congo. Amisi n’est pas seulement un vieil ami des anciens chefs rebelles Laurent Nkunda, mais aussi un  de collègue du Général  Kanyama dans la formation militaire à l’École Kananga général de 1990. Amisi et Kanyama seraient entré dans l’ AFDL de Laurent Désiré Kabila en 1997, peu de temps avant la prise de Kinshasa. Depuis quelque temps, circulent maintenant des rumeurs selon lesquels Amisi et ses partisans dans l’armée préparaient un coup d’État et ce matin 30/12/13  certaines sources speculaient sur la préparation d’un coup d’Etat par l’ancien chef d’Etat-major de l’Armée de Terre.

 Quelle est la verité? Une révolte des aigris anti-rwandais? Un coup de semonce du pouvoir de l’élite du Katanga proches du  président Kabila? Une tentative de coup d’Etat par un général déchu avec des complicités dans l’appareil? Ou tous ensembles? Ou rien de tout cela et simplemant un montage de l’appareil d’Etat pour justifier la répression des opposants et d’autres personnalités derangeantes? Personne ne peut le dire avec certitude. 

Pour chaque théorie, il y a  des arguments valables à évoquer. Aucun d’entre eux doit être consideré comme absolu. Quoi qu’il en soit, les objectifs énoncés publiquement à la RTNC pour justifier le coup n’ont pas été atteints. Peut-être les véritables objectifs restent, cependant, très bien cachés.

 TRADUCTION LIBRE DC VIA GOOGLE

de Dominic Johnson / complété par Marc Mawete.

http://blogs.taz.de/kongo-echo/2013/12/30/ein-operettenputsch-zum-jahresende/

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Cette vidéo donne un témoignage à « chaud » de l’implication de certains collaborateurs de haut- gradés dans  les évènements du 30/12/2013. Le militaire que la donne le fait avec extrême spontanéité, citant la présence de gardes du corps et chauffeurs de généraux en fonction parmi les assaillants du 30/12/2013. Ecoutez le témoignage: